Paris : l’hôtel de la Païva redécouvre son jardin d’hiver

C’est le dernier hôtel particulier des Champs-Elysées. Le Travellers Club s’y est installé en 1903 et depuis dix ans, une restauration pièce par pièce y est engagée.

 L’hôtel de la Païva, le dernier hôtel particulier des Champs-Elysées (VIIIe) est en restauration depuis dix ans. Après l’escalier d’honneur, le vestibule, la salle à manger, c’est maintenant au tour du jardin d’hiver…
L’hôtel de la Païva, le dernier hôtel particulier des Champs-Elysées (VIIIe) est en restauration depuis dix ans. Après l’escalier d’honneur, le vestibule, la salle à manger, c’est maintenant au tour du jardin d’hiver… LP/Eric Le Mitouard.

    Sa façade néo-Renaissance est presque cachée, au second plan d'un restaurant ouvert sur les Champs-Elysées (VIII e ), au n° 25. L'hôtel de la Païva, le dernier hôtel particulier de l'avenue, est un club privé aux 750 membres cooptés. Rester caché lui va si bien. « Selon le principe du Travellers Club, nos membres sont tous des voyageurs. Des hommes d'affaires de 40 nationalités différentes », souligne Olivier du Plessis, le secrétaire général du lieu « totalement classé monument historique de l'intérieur à l'extérieur ».

    L’hôtel de la Païva, le dernier hôtel particulier des Champs-Elysées. LP/Eric Le Mitouard.
    L’hôtel de la Païva, le dernier hôtel particulier des Champs-Elysées. LP/Eric Le Mitouard. LP/Eric Le Mitouard.

    Depuis dix ans, Christian Prévost-Marcilhacy, inspecteur général des Monuments historiques et Etienne Poncelet, architecte en chef des monuments historiques, y sont aux petits soins. Avec aujourd'hui, le démarrage du chantier de restauration du jardin d'hiver.

    L'hôtel de la Païva a été construit en 1865 par la Païva, Esther Lachman, aventurière russe d'origine polonaise très modeste et devenue comtesse prussienne. « Mais depuis 1903 et l'arrivée des membres du Travellers, tous les murs ont été encrassés par 100 ans de fumées de cigares », s'amuse Christian Prévost-Marcilhacy.

    L’escalier d’honneur a été restauré il y a dix ans. LP/Eric Le Mitouard.
    L’escalier d’honneur a été restauré il y a dix ans. LP/Eric Le Mitouard. LP/Eric Le Mitouard.

    Le grand escalier d'honneur avec son marbre d'Onyx jaune d'Algérie a désormais retrouvé tout son éclat. C'est un des joyaux du lieu. Depuis l'avènement du téléphone portable, interdit dans ses salons, les cabines téléphoniques ont pu être retirées du vestibule. Les niches avec leurs coquilles ont pu être restituées et deux bustes d'empereurs romains y ont trouvé place.

    Le vestibule a retrouvé ses corniches. LP/Eric Le Mitouard.
    Le vestibule a retrouvé ses corniches. LP/Eric Le Mitouard. LP/Eric Le Mitouard.

    Mais entrons dans l'ancienne salle à manger transformée en bar du club. Le plafond de Paul Baudry y est remarquable. « Nous avons remis des fauteuils de damas rouge et retrouvé les murs au papier qui imitent parfaitement le cuir de Cordoue » ajoute Christian Prévost-Marcilhacy. « Nous voulons remettre les salons dans leur état d'origine du style Napoléon III », souligne le président du club, Gérard de Waldner.

    Le salon du bar a retrouvé ses murs façon cuir de Cordoue. LP/Eric Le Mitouard.
    Le salon du bar a retrouvé ses murs façon cuir de Cordoue. LP/Eric Le Mitouard. LP/Eric Le Mitouard.

    Et le souci du détail se retrouve dans le salon d'hiver en cours de travaux. « Derrière cinq couches de peintures, nous avons retrouvé les anciens décors peints », se réjouit Etienne Poncelet, transformé en véritable enquêteur à remontrer le temps. Les traces des anciens treillis de bois et les photos d'époque permettent de s'assurer de la vérité historique. Sous une couche de ciment, la marqueterie de marbre a été aussi remise à jour… Dans quelques mois, le jardin d'hiver aura ses plantes et le bel esprit d'antan…

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