1er avril 1896. Le musée du Louvre annonce qu’il a acheté au prix fort une antiquité très précieuse. L’affaire n’a rien d’une blague, mais elle va causer bien des moqueries… Pourquoi cela ?

Le Louvre, vers 1900, photographie colorisée, Bibliothèque du Congrès, Washington D.C.
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L’objet en question est la tiare de Saïtapharnès, une couronne en or dédiée à un antique roi d'Asie centrale. Le musée est ravi : la technique et le décor sont admirables.

Évidemment, il y a quelques traces d’usure. Mais à part cela, les experts du Louvre s’extasient devant son bon état de conservation.

Israël Rouchomovsky, Tiare de Saïtapharnès, XIXe siècle, or, Musée du Louvre, Paris, photo : © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Hervé Lewandowski
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Par chance, ce sont les parties les moins délicates qui ont été abîmées. Ce qui semble louche… Et les marchands à l’origine de la vente ont une réputation un peu suspecte. Très vite, des doutes sur l’authenticité de l’objet s’élèvent.

S’agit-il d’un faux ? Les débats prennent de l’ampleur tandis que la presse s’amuse à tourner le Louvre en ridicule. Pendant quelques années, rien ne permet de trancher définitivement.

Le défilé des chars du Carnaval le jour de la mi-carême, extrait de Le Petit journal. Supplément du dimanche, 1912, Bibliothèque nationale de France, Paris. Détail de l'œuvre.
Après le vol de la Joconde au mois d'août 1911, l'âne en cartonnage est coiffé de la tiare de Saïtapharnès et porte le cadre vide de la Joconde.
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C’est alors que l’orfèvre russe Israël Rouchomovsky se manifeste. L’artisan qui a fabriqué la tiare, c’est lui ! Il clame sa bonne foi : il n’a fait que répondre à la commande des marchands.

L’orfèvre a scrupuleusement suivi leurs consignes, ignorant tout de leurs intentions. Jusqu’à ce que les échos de l’affaire lui parviennent…

Le Louvre, bien embarrassé, admet son erreur et enfouit l’objet au fond de ses réserves. Rouchomovsky, lui, est aux anges : sa renommée est établie ! Il s’installe à Paris, où il mène une brillante carrière.

Israël Rouchomovsky, 1930, photographie, photo : DR
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En 1997, le travail de l’orfèvre a même droit à une exposition à Jérusalem. L’occasion de ressortir des réserves la fameuse tiare : elle est exposée cette fois non comme un faux, mais pour elle-même !

Israël Rouchomovsky, Squelette humain miniature et sarcophage (squelette entièrement articulé), vers 1892-1901, or, argent doré, 4 x 11 x 4 cm, collection privée, photo : © Christie's Images / Bridgeman Images
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Pour en savoir plus :

Sur les faux en archéologie

Sur les conditions d’acquisition de la tiare

Carte postale, XXe siècle, photo : Josef Mühlenbrock
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