La belle arnaque !

"Escroquerie : une bonne affaire qui a rencontré une mauvaise foi." Alfred Capus

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Bonjour,

Aujourd'hui : "La belle arnaque !"

Où l'on découvre un mensonge qui rapporte gros.

Wolfgang Beltracchi (à la manière de Max Ernst), La Forêt II, huile sur toile, 97,5 x 131,5 cm, coll. privée

Adjugé... vendu ! En 2006, un collectionneur se réjouit de sa fabuleuse acquisition.
L'œuvre, signée Max Ernst, est une découverte totale. Les experts de l’artiste, qui en ignoraient l’existence, sont éblouis. Et ils ne sont pas au bout de leur surprise.

Wolfgang et Helene Beltracchi chez eux, à Montpellier, en septembre 2015 © DR

Car quelques années plus tard, ils apprennent que le tableau est un faux ! Il fait partie des nombreuses œuvres peintes par un habile faussaire, Wolfgang Beltracchi.
Avec sa femme Helene, cela fait vingt ans qu’ils embobinent le marché de l'art. Le couple use pour cela de tous les stratagèmes possibles… Comment ont-il fait pour berner tous les spécialistes pendant tant d’années ?

Avant de peindre, Beltracchi se transforme en enquêteur. Pour chaque artiste qu’il imite, il va fouiner dans les bouquins et les musées pour imaginer des sujets de tableaux tout à fait plausibles.

Helene Beltracchi posant comme sa grand-mère devant des faux tableaux de Fernand Léger et Max Ernst
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Puis, pour que l'illusion soit parfaite, le couple prétend que les œuvres proviennent de l'héritage familial d’Helene. Dans des photographies prétendument anciennes, la jeune femme pose devant les tableaux, habillée comme sa grand-mère !

Wolfgang Beltracchi (à la manière de Heinrich Campendonk), Paysage avec personnage et oiseau, daté de 1917
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Les deux faussaires s'en sortent très bien... jusqu'au jour où ils tombent sur un spécialiste particulièrement méfiant.

Après la vente d'un tableau attribué au peintre Campendonk, l'expert fait examiner la toile en laboratoire. On découvre alors que le pigment blanc utilisé a été inventé bien après la date présumée du tableau.

Les faux de Wolfgang Beltracchi lors d'une saisie en 2011, de gauche à droite : Nu au chapeau à la manière de Kees van Dongen, La Horde à la manière de Max Ernst et Nu couché au chat à la manière de Max Pechstein
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Après quelques années d’enquête, c’en est fini de la petite entreprise des Beltracchi : plusieurs de leurs faux sont démasqués, dont le Max Ernst. Le couple est arrêté et condamné à plusieurs années de prison.
Aujourd’hui, après avoir purgé leur peine, le couple continue à produire des tableaux… cette fois, signés Beltracchi !